Elus Bretagne Ecologie
Conseil régional de Bretagne
Daniel CUEFF
Rennes, le 4 décembre 2013
Qui peut voter un tel Pacte d'avenir ? Celui-ci fait l'impasse sur les revendications institutionnelles de la majorité du Conseil régional alors que nous réclamons pour la Bretagne l'application du droit à la différenciation qui existe pour d'autres collectivités du territoire.
La scène 1 de l'Acte III de la décentralisation n'est pas encore votée, nous attendons dans ce cadre un message fort du gouvernement pour qu'il développe un volet spécifique visant la régionalisation de la Bretagne.
On le voit avec cette crise, la Région est la seule en capacité de garantir la cohésion de la Bretagne qui aujourd'hui se déchire de manière inacceptable entre l'ouest et l'est avec un facteur aggravant, la réforme libérale de la métropolisation du pays. Faire le choix de la métropolisation, c'est abdiqué devant le libéralisme, c'est renoncé à combattre les inégalités, c'est tourné le dos aux politiques d'aménagement du territoire…c'est in fine accepté que les activités de l'ouest breton déménagent à l'est si ce n'est plus loin. Nous ne voulons pas de cette concentration des activités, nous voulons au contraire des moyens d'agir pour la Région qui est la garante de la cohésion bretonne.
Ce Pacte confond simplification administrative et déréglementation. Le relèvement des seuils d'élevage et le passage d'une autorisation administrative à un simple enregistrement sont des propositions portées par le lobby porcin que notre majorité a condamné parce qu'elles mettaient en péril nos politiques de restauration de la qualité de l'eau et la confiance que nous avons voulu établir dans la nouvelle alliance agricole.
Aujourd'hui, le gouvernement a fait sienne ces propositions quand bien même les intérêts du lobby porcin prospèrent alors qu'ils sont à l'origine de la casse sociale chez Gad. Nous ne voyons par pourquoi la Région se verrait imposer ses choix par le gouvernement alors que le moment est venu de réorienter les objectifs de production et au contraire de stabiliser une réglementation pour ancrer le dialogue, faciliter la recherche d'un compromis des acteurs sur des actions pérennes.
Matignon n'a pas pour rôle d'attiser les conflits, que Jean-Marc AYRAULT soit à la hauteur du Président du conseil Pierre MENDES-FRANCE qui confronté 1954 à toutes les forces conservatrices du pays disait : « Il n'y a plus aujourd'hui de remèdes de détail, il faut considérer l'ensemble des problèmes, leurs solutions ne peuvent intervenir qu'ensemble ». Elus de Bretagne, nous voulons la régionalisation de la Bretagne et une réorientation forte du modèle agricole et agroalimentaire breton sur la base d'un nouveau compromis social entre les salariés et le capital. Voilà nos deux priorités pour l'avenir et la modernisation de la Bretagne. Nous avons une semaine devant nous.