Alors que les cas de Covid-19 explosent un peu partout, la Bretagne reste moins touchée que le reste de la France et les hospitalisations en soins critiques sont très rares : environ 5 ou 6 par jour et souvent ce sont des malades provenant d’autres régions comme de la Corse mercredi dernier. La région administrative est la région la moins touchée et cela depuis le début de la pandémie si on omet les clusters en 2020 dans le Morbihan qui auraient été dus au retour d’un aviateur contaminé qui avait participé au rapatriement des Français du Wuhan en Chine. Même en incluant la Loire-Atlantique avec Nantes à plus de 800 cas par jour, on est loin en dessous de la moyenne en France.
La Bretagne et la façade ouest de l’hexagone bénéficient-elles d’une maritimité, d’un air pur renouvelé par le vent d’ouest ? Certes, ça ne peut-être que bénéfique mais au vu d’autres exemples de régions maritimes ou insulaires, ce ne peut pas être la raison principale de sa résistance à la pandémie. Des îles comme la Corse et surtout La Réunion ne sont pas épargnées du tout. Sans parler des îles britanniques où l’Angleterre est encore plus touchée que la France.
Il semblerait qu’il y ait trois facteurs importants qui préservent les Bretons de complications graves.
Le premier est le taux de vaccination qui est le plus élevé de toutes les régions en France. Voir ici
Les grandes métropoles comme Paris ou Lyon ont deux fois plus de cas pour 100 000 habitants que la moyenne française et quatre fois plus que la région Bretagne. En Bretagne historique, il y a juste un peu plus 500 nouveaux cas par jour en moyenne et hier le 30 décembre il n’y a eu que cinq hospitalisations en soins critiques (source géodes-santé publique) . Même si les contaminations augmentent avec le nouveau variant Omicron, il n’y a que Nantes et Rennes qui viennent de passer les 800 cas par 100 000 au 30 décembre 2021.
Il est évident que les virus prospèrent parmi les concentrations de matières cellulaires. Les agglutinements comme dans le métro parisien, c’est l’eldorado pour des virus mutants capables de s’adapter aux récepteurs cellulaires. Pour un virus il n’y a aucune différence entre une grotte bourrée de milliers de chauve-souris dans le noir et une boîte de nuit bourrée d’hominidés, aussi dans le noir, collés les uns comme les autres comme des sardines ou des chauve-souris.
La population bretonne n’est pas du tout agglutinée dans de grands centres urbains. Même Nantes, Rennes et Brest ne sont pas de grandes métropoles à l’échelon national, encore moins à l’échelon mondial. Nous bénéficions d’un urbanisme de petites villes que tout le monde nous envie aujourd’hui et l’habitat breton est profondément dispersé dans les campagnes.
Il a été prouvé scientifiquement que l’alimentation industrielle affaiblissait le système immunitaire ou voir ici . En cause ? les produits super-transformés, les pesticides, les conservateurs, les additions de substances douteuses ou addictives comme le sucre.
Alors justement, la Bretagne, première région agricole de France, est le pays des circuits courts. Encore beaucoup de Bretonnes et de Bretons s’approvisionnent chez le maraîcher du coin. Beaucoup font chaque semaine un tour au marché du bourg, d’autres passent commande en ligne chez de petits producteurs qui se sont regroupés pour vendre directement aux consommateurs. Invité sur un plateau TV, le géographe Jean Ollivro faisait remarquer que beaucoup d’ouvriers en Bretagne, comme à PSA à Rennes-La Janais, continuaient à faire un jardin potager. Le potager dans son jardin est bien le circuit le plus court et le plus biologique en ce qui concerne l’alimentation.
En Bretagne, on mange beaucoup plus frais et beaucoup plus sain que dans les banlieues, voire dans les Antilles ou à la Réunion où les produits alimentaires sont importés de France et où, de plus, sévit une pollution généralisée au pesticide chlordécone suite à son utilisation massive dans les plantations de bananes.
Les Parisiens ne s’y trompent pas. Pour les fêtes, on achète des fruits de mer bretons. Ça leur coûte une fortune mais c’est frais, bio et sain ou même encore vivant comme les huîtres ou les crustacés. Certains payent près de 200 euros pour une langouste royale pêchée au large du Finistère. Le homard bleu, le meilleur de tous, coûte aussi la peau des fesses.
Les Bretons ne sont pas plus costauds, ils ont la chance de vivre près des centres de production agricoles, près des lieux de pêche, et près de la nature.
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