La rue Bizeul est une venelle pentue qui part de la place de l'église, et rejoint les écoles privées où elle s'élargit. Actuellement, il y a au bord de la rue deux presbytères : l'ancien, une bâtisse carrée du XIXe à vingt huit mètres de la rue, et le nouveau, en face, construit en 2010. L'ancien devait être détruit et remplacé par un petit immeuble de neuf logements, mais son sort est loin de laisser indiffèrent.
Son permis de détruire est actuellement contesté au tribunal. Les personnes opposées à la démolition, notamment Jacky Flippot, mettent en exergue la valeur architecturale du bâtiment. Ils ont établi une analyse, à la fois de l'histoire du bâtiment et de la rue (jointe à l'article) qui retrace l'historique de ce presbytère neuf qui remplace le précédent, construit à l'écart du bourg et au même endroit sous Jean II de Rohan (1452-1516). Racheté après la Révolution par l'intermédiaire du curé de Vay, il a été démoli en 1867 et remplacé par l'actuel achevé en 1869.
L'architecte nantais Jean-Baptiste BURON, protestant, fit les plans du presbytère et de la maison d'école des garçons, elle aussi achevée en 1869. Il est connu pour avoir travaillé sur le passage Pommeraye aux côtés d'Hippolyte Durand-Gasselin. Le premier recteur à s'être installé dans la bâtisse imposante, longue de construite pour 31.164 francs, est l'abbé François Audrain. L'attention a été portée nettement aux éléments décoratifs, notamment sur la façade d'honneur au sud : encadrements de fenêtres, bandeaux et moulures en tuffeau, fenêtres alignées au sud et au nord, en harpage à l'ouest. L'intérieur du bâtiment est sain, sec et en bon état. La toiture a été refaite il y a 25 ans.
Aujourd'hui, c'est surtout le manque de clarté de la position de la mairie qui pose problème. La municipalité de Blain avait en effet voulu garder le bâtiment pour y installer la direction de la maison de retraite attenante. Puis elle a fait volte-face en déclarant vouloir le détruire. Entretemps, un bâtiment neuf a été construit à la place des communs du presbytère et de leur très belle charpente, bâtiment qui se marie très mal à la bâtisse du XIXe siècle attenante ; quant à l'extension de la maison de retraite, elle a été bloquée au loin du presbytère. Ses défenseurs souhaiteraient y installer des associations, dont certaines sont hébergées dans l'ancienne gendarmerie assez vétuste (route de Redon). La Compagnie de théâtre Bulles de Zinc et l'école de musique se sont d'ores et déjà déclarées intéressées par cette solution.
Louis-Benoît GREFFE