Depuis plusieurs années, l'ACB 44 dont le siège est à Nantes se distingue par un réel dynamisme et une prolifération d'actions et d'évènements partagés par les habitants de la Loire-Atlantique (cf leur site (voir le site) En amont des élections départementales, elle demande aux candidats de Loire-Atlantique leur avis sur les enjeux bretons. Comme souvent en Bretagne, la démarche pourtant vertueuse et qui a nécessité un lourd travail est peu diffusée. Comment faire pour faire vivre la démocratie ?
Sur le fond, la démarche actuelle de l'Agence Culturelle bretonne est très intéressante. Elle adresse tout d'abord aux actuels candidats du 44 un « Livre Blanc de la culture bretonne en Loire-Atlantique ». Preuves à l'appui, le document souligne la vitalité de la culture bretonne dans le 44 ( (voir le site) ). Il rappelle une appartenance réaffirmée par le monde associatif, économique, culturel mais aussi sous différentes formes par ... l'Etat. Ce dernier est signataire de la Charte Culturelle de Bretagne, l'Education Nationale (même si c'est pour le moins timide) reconnaît l'enseignement du breton sur les cinq départements, le Ministère de la Justice fonctionne sur toute la Bretagne, etc.
Le Livre Blanc énonce ensuite cinq impératifs au profit de Loire-Atlantique : la « visibilité », la « vitalité culturelle », la « valorisation du patrimoine », la « dynamisation des langues » et la nécessité de resserrer « l'action politique » entre le 44 et l'actuelle région administrée. En effet, comme le rappelle l'association, « la coupure administrative avec la Bretagne ne doit pas remettre en cause notre droit au respect de notre histoire et de notre culture ». Elle doit au contraire avancer par des initiatives concrètes qui correspondent aux aspirations de l'essentiel de la population.
Du coup, la dernière partie compile ces thématiques avec une vision, une analyse de la situation présente et surtout des propositions. Ce travail très clair a été envoyé à l'ensemble des candidats de Loire-Atlantique en amont des prochaines élections départementales. Il est accompagné d'un questionnaire reprenant les 21 propositions et demandant de se prononcer sur les enjeux bretons. Les candidats peuvent répondre par « oui », « non », « ne se prononce pas ». (voir le site)
Cette démarche est emblématique d'un lourd travail, d'une nouvelle initiative vertueuse visant à sensibiliser les candidats et aider les électeurs à faire leur choix en « connaissance de cause ». Le problème ? La communication. Qui en a parlé ? Qui était au courant ? Comment les résultats vont être diffusés en amont auprès des populations ? Comment réaliser un réel effet levier pour peser réellement sur le vote ? L'actuel problème breton est souvent identique. Les gens font plein de choses, lancent des initiatives novatrices et argumentées. A l'inverse, la société bretonne manque d'une réelle caisse de résonance médiatique pour faire connaître ces initiatives. Différents sites (l'ABP, 7Seizh, Breizhbook, Breizh Impacte, Ar C'hannad etc.) ont quelque peu changé la donne. Malgré tout, dans l'actuelle société de communication, il manque à la Bretagne une forme de porte-voix, de caisse de résonance. Aujourd'hui, nombre d'arguments sont en place et les initiatives ne manquent pas, y compris dans le 44. Comment résoudre cet écheveau pour informer les populations, monter en puissance pour réaliser un véritable lobbying et du coup marquer des points ? La question est loin d'être simple. Son enjeu est toutefois déterminant pour oui ou non faire gagner la société bretonne. Le socle des constats et idées élaborés par les uns et les autres est aujourd'hui solide en Bretagne pour gagner la bataille de l'opinion, y compris dans le 44. A l'inverse, la diffusion reste faible. L'avenir breton ne réside-t-il pas aujourd'hui dans la capacité de médiatisation d'arguments que plus grand monde ne conteste ?
Le Comité de rédaction de construirelabretagne.org