Madame Lamour, cessez donc cette farce de l'ex-Clemenceau !
Nous avons pu noter votre promptitude à réagir aux propos tenus par certains conseillers municipaux de la ville de Brest concernant votre manque de soutien à la création d' une filière de déconstruction à Brest.
S'il est vrai que vous avez participé à l' élaboration d'un dossier sur le démantèlement des navires de guerre et à sa remise aux autorités compétentes en janvier 2007, il est clair aussi que depuis cette date, vous n'êtes guère intervenue sur le plan politique pour défendre cette filière .
Malgré votre parfaite connaissance du dossier, votre absence du débat a été néanmoins remarquée lors de la table ronde organisée à Brest par plusieurs organisations soucieuses de voir se créer à Brest une filière de démantèlement .
Vous auriez pu nous expliquer pourquoi le gouvernement avait fait le choix d'Able UK d'Hartlepool en Grande-Bretagne plutôt que celui de Van Heyghen à Gand en Belgique ou encore de Scheepssloperij aux Pays-Bas, chantiers mentionnés dans le rapport de la MIDN (Mission Interministérielle portant sur le démantèlement des navires civils et militaires en fin de vie) a contrario d'Able UK qui, à l'heure actuelle, n'est toujours pas équipé de portes assurant la fermeture de la darse .
Comment le chantier anglais Able UK est-il parvenu à décrocher ce marché sans aide financière gouvernementale, britannique ou française ? Aide totalement désapprouvée par la MIDN … Ou bien faut-il voir un quelconque arrangement financier lors du rachat de la centrale nucléaire d'Hartlepool par EDF : l' électricien français ayant racheté au prix fort le parc nucléaire anglais quasi-obsolète pour 15 milliards d'euros, la facture présentée par Able UK à la France pour le démantèlement du Clemenceau aurait pu ainsi bénéficier de réductions conséquentes, disons une certaine contre-partie …
Voilà autant de questions que nous aurions aimé vous poser mais pour l'heure restées sans réponse …
Dans votre article paru dans Le Télégramme du 6 février 2009, vous faites état du « manque de place dans les formes civiles et militaires. », mais, en parcourant le rapport de la MIDN, à aucun moment il n'est fait mention du manque de place dans les formes militaires. Vous semblez détenir des informations qui ne sont nullement écrites dans le rapport, celui-ci s'appuyant uniquement sur les hésitations des CCI à hypothéquer leurs infrastructures pour des chantiers de démantèlement « qui soulèvent des problèmes d'image... »
En conclusion, Madame Lamour, faites-nous savoir si vous partagez toujours les grandes lignes de ce rapport qui mentionne que « des chantiers rentables existent déjà en Europe et leurs capacités sont à même de supporter globalement la masse des navires d'État et marchands identifiés dans les dix ans à venir... », que seuls les plus petits navires et objets flottants, pour des raisons techniques (impossibilité de remorquage en haute mer) et économiques (coût du transport), se verront très probablement démantelés localement, vérifiant malheureusement la maxime : les épluchures pour les Bretons.
Madame Lamour, après avoir abandonné le port de Brest à son triste sort, abandonnerez-vous également la population bretonne à supporter injustement l'éco-taxe Borloo qui in fine pénalisera l'ensemble de l'économie bretonne ? Dans l'immédiat, votre silence sur le sujet est également patent.
Veuillez agréer, Madame, l 'expression de nos sentiments bretons.
Pour le Parti Breton du Léon, M. Landivinnec
Contact : 06 30 79 00 91