Le Gouvernement vient d’annoncer la création d’un “chèque inflation” pour tenter de compenser, entre autres, la hausse des prix du carburant. Il nous annonce que 38 millions de Français bénéficieront donc de ce chèque de 100 €.
Comment cette somme a-t-elle été calculée ? Elle représente de fait le montant d’un plein de carburant. Or, certains de nos concitoyens vivent également une hausse considérable du prix du fioul et/ou du gaz pour le chauffage de leur logement. Cette augmentation des prix de l’énergie liés au logement a-t-elle été prise en compte dans le calcul des 100 € ?
En faisant moins de deux pleins, les Français rendront ces 100 € à l’Etat via les taxes sur le carburant qui représentent 60% du prix du carburant. Quand le prix du carburant augmente, les recettes de l’Etat augmentent de façon proportionnelle.
Le versement de ce chèque pose quelques questions.
Le mois de référence pour le calcul du chèque est le mois d’octobre. Que se passe-t-il pour les salariés qui dépasseront alors les 2000 euros net en raison des heures supplémentaires effectuées ?
Le versement du chèque passera par l’employeur, donc l’Etat sous-traite la gestion de ce chèque aux entreprises. Que se passe-t-il pour des personnes qui ont plusieurs employeurs, salariés du particulier employeur, assistantes maternelles ?…
Si pour les étudiants, c’est le CROUS qui verse le chèque. Le CROUS connaît-il d’autres étudiants que les boursiers ? Certains parents d’enfants non boursiers gagnent pourtant moins de 2 000 euros nets par mois. Certains étudiants non rattachés fiscalement à leurs parents peuvent ne pas être boursiers.
On voit là la limite de la technique du chèque inflation comparée à la baisse des taxes sur l’énergie qui aurait dû être mise en place.