Jo Pevedic Le Mardi 20 décembre 2011 21:28
Voilà une belle idée, mais comment moderniser une culture, lui donner de l'allant, quand, dans le même temps, tout ce qui déroge ou titille la pensée d'un Emsav sclérosé, jaloux d'un dogme ofisiel, n'autorise aucune initiative discordante ? Je trouve par ailleurs bien éloigné de l'idée de culture populaire vivante animée par l'esprit de l'industrie. S'il est vrai que les scènes théâtrales ou musicales ne suffiront pas, … Le constat est aujourd'hui patent, c'est l'industrialisation qui a tué tout esprit communautaire Breton. N'en déplaise à tous ceux qui produisent des gadgets celto-britto-machin-bidule. C'est un élan Seiz Vreur qu'il faut réinventer… un nationalisme qui restitue une fierté perdue dans la comm' et les produits sans goûts !
Jean-Loup LE CUFF Le Mardi 20 décembre 2011 23:07
CREATION ARTISTIQUE CONTEMPORAINE EN BRETAGNE
Etat des lieux
Depuis ses origines, la Bretagne armoricaine est un lieu chargé d’énergies, qui a nourri et inspiré une foule de créateurs. Après les constructions mégalithiques, l’orfèvrerie des âges du bronze et du fer, la numismatique gauloise, la calligraphie celtique, la statuaire religieuse bretonne, les arts textiles et mobiliers, la Bretagne a été le berceau, dans sa période moderne récente, de nombreux mouvements artistiques, dont l’un des plus fameux, entre autres, est l’école de Pont Aven, ou encore le mouvement des Seiz Breur. Mais ensuite, à part quelques créateurs isolés, qui doivent souvent leur succès à une reconnaissance extra-bretonne et parisienne, la création contemporaine en Bretagne s’étiole, par un étouffement insidieux.
Cet étouffement est principalement du au désintérêt et à l’ignorance de certains cadres et décideurs culturels, (trop souvent parachutés en Bretagne et investis d’un esprit missionnaire plutôt que découvreur ), vis à vis d’une création contemporaine bien vivante. Celle qui, enracinée dans une terre de traditions, est porteuse de fruits aux goûts multiples, mais bien souvent éloignés de celui de «l’esthétiquement correct », issu de la pensée unique et néo-académique du marché de l’art international officiel.
A cause de ce fossé entre décideurs et créateurs, la création contemporaine en Bretagne est aujourd’hui marginalisée, et sur le point de perdre son dynamisme et son originalité, en un mot son âme. Fini l’imaginaire et la fantaisie chers aux celtes. La reconnaissance, et donc la survie de l’artiste, passe maintenant par le crible aseptisé d’un label officiel, minimaliste et conceptuel. Subissant les contrecoups assénés sur les plans politiques, philosophiques ou métaphysiques ; par une pléthore de systèmes dogmatiques et paternalistes, faussement démocratiques ; le créateur est sommé de rentrer dans le rang, de se fondre au moule général du bon goût établi.
Situation absurde, qui demande à l’artiste d’être davantage un bon suiveur, respectueux de la sacro-sainte histoire de l’art préétablie, plutôt qu’un créateur libre de ses pensées et de ses émotions, pionnier permanent d’une création à venir. Que nos décideurs culturels retrouvent l’objectivité qui sied à leur fonction. Qu’ils se contentent de gérer l’ensemble de la création, telle qu’elle se présente, et de la montrer de façon exhaustive et démocratique, au public qui saura faire son choix. Et surtout, qu’ils laissent la subjectivité de création aux artistes, dont le propos est de montrer à travers des styles aboutis et différents, une multitude de voies individuelles, qui ensemble disent d’une même voix : Liberté et Diversité !
Il existe aujourd’hui, dans de nombreux ateliers en Bretagne, une création vivante, forte, originale, mais qui se meurt au long terme, faute de ne pouvoir rencontrer son public. Bien que majoritaire dans la diversité de ses expressions, cette création artistique authentique est aujourd’hui bâillonnée, coincée entre l’art officiel subventionné par nos impôts, et, à l’autre extrême, l’art mercantile et souvent médiocre pour touristes. L’amateur d’art, en Bretagne, ne peut que difficilement avoir accès à la véritable création vivante de sa région. Un peuple, qui prétend retrouver sa dignité et son identité, doit aussi savoir se battre pour sa création artistique contemporaine. Sinon, sans avenir, il ne fera que singer son passé, en consommant l’art conçu et encensé par la pensée dominante. Celle qui rase les forêts et génocide les ethnies. Celle qui investit dans la culture comme en bourse. Celle qui décide pour nous et nos enfants, ce qui est bon ou mauvais…
Avant de parler de liberté Bretonne, d’utopique Celtie retrouvée, de lointaine fédération mondiale des peuples minoritaires, sachons prendre l’escalier de l’éveil à sa première marche, avec simplicité et lucidité : Notre véritable émancipation sera spirituelle et culturelle, étayée sur la fédération et la promotion, de la création artistique vivante et authentique en Bretagne. Donnons nous les moyens d’une culture enracinée et vivante, en puissante marche vers l’avenir. Là se trouve la véritable force politique de demain, l’énergie essentielle qui fera, que si tout s’écroule autour de nous, les pieds dans la terre et la tête dans les étoiles, nous serons encore debout en passeurs de flamme. Spered Kelt !
Jean-Loup Le Cuff,
1999
Alwenn Le Mardi 20 décembre 2011 23:20
"mais comment moderniser une culture, lui donner de l'allant, quand, dans le même temps, tout ce qui déroge ou titille la pensée d'un Emsav sclérosé, jaloux d'un dogme ofisiel, n'autorise aucune initiative discordante ?"
Ah, bon, l'Emsav vous a empêcher de faire quelque chose ? Et quoi, par exemple ?