Cécilia Berder, 24 ans, qui a fini en tête d'un tournoi international d'escrime au sabre, à Antalya, le 14 mars 2014, est une Quimpéroise, dont la performance n’a pas été rapportée immédiatement dans les médias français, bien qu'elle soit une des grand sportives de Bretagne qui devraient être plus dans la lumière.
Ses parents tiennent un bar-restaurant, à Troyalac'h, en Saint-Évarzec, dans l'agglomération de Quimper. «Le Sabre» est l'enseigne de l'établissement et ce n'est pas par hasard.
Elle est actuellement licenciée au Cercle d'escrime d'Orléans.
ABP - En gagnant un titre dans un tournoi international, vous venez de monter dans la hiérarchie mondiale des escrimeurs au sabre en entrant dans le top 15 et vous visez le top 10, à quoi attribuez-vous cette progression?
Il y a plusieurs raisons, la principale étant que je me suis décidée à changer d'entraîneur en septembre dernier, car, il arrive qu'on s'aperçoive que c'est le bon moment, même si l'on a rien à reprocher au précédent avec lequel on a travaillé pendant 6 ans. Autres éléments déclencheurs : de nouvelles méthodes de préparation et le fait d'avoir pu effacer la déception de n'avoir pas été titulaire aux Jeux olympiques de Londres de 2012.
ABP - Malgré ce titre de championne, votre discipline semble ne pas avoir un grand écho dans les médias, est-ce du au renforcement des budgets sur des sports plus populaires ou à un recrutement un peu moins fourni qu'à l'époque des succès olympiques?
Il est vraiment dommage que l'attention des journalistes se porte plus vers les sports qui drainent des gros budgets publicitaires et qu'ils ne cherchent pas donner une place plus grande à de nombreuses autres disciplines spectaculaires.
ABP - Née à Morlaix et ayant passé une grande partie de votre jeunesse à Quimper, qu'est-ce qui a été important pour vous et dont vous avez de bons souvenirs : éducation, formation sportive et les gens qui ont été importants pour votre progression?
J'ai fait des études au collège Brizeux et au Lycée de Cornouaille et j'en garde de bons souvenirs, grâce à la qualité de l'enseignement, même si certains professeurs avaient du mal à comprendre mon double projet scolaire et sportif. Pour moi, cela a été une période intense, car, j'étais obligée parfois de courir dès la sortie de la classe pour me rendre au Cercle d'escrime de Quimper.
Serge Larher a été mon premier maître d'armes et je lui garde toute ma reconnaissance, car, c'est lui qui m'a enseigné le geste fondamental de la « marche », celui consiste à se porter en avant vers l'adversaire.
Ce qui a été aussi très important pour moi, c'est le soutien apporté par mes parents qui m'ont accompagnée partout en France, dans une sorte d'aventure, à laquelle se mêlait une forte pression, car, le plus souvent, nous étions obligés de dormir dans un minibus, près des lieux de compétition.
ABP - Vous êtes en Master 2 de journalisme à l'École supérieure de journalisme de Paris, quel genre de journalisme aimeriez-vous pratiquer et que pensez-vous de l'évolution envers la presse tout numérique, dont, depuis 10 ans, l'Agence Bretagne Presse est un exemple ancien et confirmé?
J'aimerais me tourner vers la radio, mais, toutes les formes de journalisme écrit m'intéressent. La presse papier risque la disparition, car, de moins en moins de journaux sont achetés. Mon métier sera de plus en plus lié au numérique et le Web et l'Internet sont, déjà, un élément important de ma vie sportive, grâce à mon smartphone qui m'informe sur la vie de mon sport.
Propos recueillis par Christian Rogel, le 29-04-14