Interview de la présidente de Nature et Patrimoine en Centre Bretagne (NPCB), Magali Diennet, à Plouray.
La manifestation approche. Pouvez vous résumer en quelques mots qui est GDE et leur projet de centre de retraitement de Plouray ?
Magali Diennet : C'est un projet gigantesque (150 000 tonnes de déchets ultimes par an, 200 camions par jour soit un camion toutes les trois minutes), une véritable bombe. GDE est une multinationale qui a déjà mené de nombreux projets sur tous les continents, est connue pour ses nuisances concernant l'environnement et son mépris de certaines populations, ou presque. Ils ont repéré en centre Bretagne une zone où la population est peu nombreuse, vieillissante. Pas de contestation, donc. C'est un centre d'enfouissement qui sera le plus important de toute la Bretagne pour les déchets ultimes : pièces de voiture, huiles, ...
N'est-il pas indispensable d'avoir en France ce type de décharge en raison des nombreux déchets que produit notre société ?
M. D. : Il est évident que la France, au contraire de l'Allemagne, a un retard énorme dans le retraitement et le recyclage des déchets automobiles. Mais il existe des zones industrielles qui ont déjà été meurtries et où de tels projets seraient possibles, plus proches des lieux de retraitement. Pourquoi salir une zone qui est une des plus pures de Bretagne (eau, environnement, bocage ...) ?
Quelles seraient les conséquences écologiques et économiques si ce projet devait devenir réalité ?
M. D. : Une pollution irréversible des nappes phréatiques, des deux rivières : le Stanven et l'Ellé, des incendies sans arrêt (morceaux de rétroviseurs qui mettraient le feu à des restes d'hydrocarbures), pollution de l'air et de l'eau, trafic incessant de camions...
Dans le dossier, il est aussi fait état d'explosions possibles !
GDE est tristement célèbre dans le monde en raisons de plusieurs actions menées qui ont eu des conséquences terribles pour l'environnement. Pouvez-vous nous citer un exemple précis ?
M. D. : Après la Norvège et l'Afrique (Abidjan), ces champions de « La renaissance de la matière » ont enfoui des dizaines de milliers de tonnes de déchets en Normandie, dans des décharges sauvages, à la sauvette, et bien sûr en toute illégalité. À Salaise, en Isère : GDE sévit également et s'est vu rappeler à l'ordre par le Préfet.
Combien de personnes attendez-vous pour cette manifestation ? Et quels conseils donnez-vous à ceux qui voudraient contribuer à l'enquête publique et au travail de l'association ?
M. D. :Je voudrais qu'il y ait 10.000 personnes, que l'on ne puisse plus accéder au centre de Plouray, je voudrais que la Bretagne se mobilise pour son environnement, les générations futures, qu'elle laisse à ses enfants une rivière intacte, un pays qui peut encore prétendre à un avenir ...