La petite chapelle de Saint Jacques déborde de monde ce samedi soir. La température a baissé d'au moins dix degrés depuis hier, mais la chaleur des sourires et des échanges efface les caprices du temps.
Brigitte prend la parole, pas besoin de micro, et ouvre le concert avec son amie du Poitou. Elles chantent une histoire de marins de Clohars collectée au port de Doëlan. Puis c'est le tour de chanteurs irlandais, gallois ...
Quatre langues pour chanter, deux langues pour présenter. Le public est ravi et en redemande. Quand Enora de Parscau est arrivée avec son bébé emmailloté sur son ventre, et qu'elle a chanté, un grand frisson d'émotion a parcouru alors la petite chapelle : elle a interprété deux airs dont le premier était de sa composition, et en breton, mar plij ! Un chant qui remerciait sa mère, son père, son homme ("da garout a ran, ma den"), son fils, et tous les gens qu'elle aime. Qui a dit que la création en breton était en panne ?
Les chants interprétés parlaient de guerre, de soldat revenu sans bras et sans jambes, de tristesse et d'amour ; quitter son pays, partir au régiment quand on tire le mauvais billet... La mélancolie et l'émotion n'ont pas de frontières.