Dans le cadre du Festival Celtomania, l'exposition «La Langue bretonne au pays de Guérande - Ar Brezhoneg e bro Wenrann» est présentée à l'Hôtel du département de Loire-Atlantique du 1er au 12 octobre.
C'est au Musée des Marais Salants, au Bourg-de-Batz, propriété de Cap Atlantique, qu'elle a été visible pour la première fois, de septembre 2006 à mars 2007.
Conçue et réalisée par l'équipe du musée et Gildas Buron, l'un de ses conservateurs, elle est – ainsi que le livre qui va être publié – «l’aboutissement d’une quête documentaire débutée en 1979. (...) Elle présente et jalonne, sur des bases scientifiques renouvelées et sur des témoignages méconnus ou inédits, l’histoire de la langue bretonne entre Loire et Vilaine du XVe au XXe siècle.»
Succès incontestable, puisqu'elle est devenue itinérante, avec une présentation, allégée toutefois, à la mairie de La Turballe cet été. Elle sera accueillie - en version complète comme à Nantes - à la médiathèque de Brec'h, près d'Auray, de la mi-octobre jusqu'au 15 novembre 2007. D'autres lieux d'exposition sont en cours de négociation.
La réalisation en a été rendue possible, grâce au soutien de l'équipe du Musée des Marais Salants (Michaële Simonnin, Angélique Perraud et Sophie Criaud), des élus de Cap Atlantique et à l'enthousiasme de monsieur François Arné, conseiller Musées à la Drac des Pays de Loire. La Drac a d'ailleurs décidé d'accorder son aide à cette réalisation et donc celle du ministère de la Culture.
Cap Atlantique, qui est un périmètre communautaire de 15 communes de la presqu'île de Guérande sur 2 départements, Loire-Atlantique et Morbihan, a aussi apporté son soutien.
Un 'catalogue' de l'exposition, richement illustré, est en cours de rédaction et sera publié en 2008. Ce sera un véritable ouvrage de référence, il contiendra, selon Gildas Buron «80 % de matière inédite, tant en textes qu'en illustrations, par rapport à ce qui est exposé.» Et «Pour la première fois seront éditées les notes de linguistes sur le dialecte de Batz compilées sous la forme d'un dictionnaire totalisant près de 2.000 entrées illustrées d'exemples».
Dans la préface encore inédite, après un tour d'horizon des contributions récentes publiées sur ce sujet, depuis François Cadic en 1926, jusqu'à 2007 (Fañch Postic), en passant par un déchiffrement de textes médiévaux étudiés en 2002 par Alain Gallicé, Gildas Buron raconte, avec grande fraîcheur, précision et gaieté, son long cheminement fait de rencontres, d'obstination, d'intuition mais aussi d'un tissu de relations humaines qui s'est construit peu à peu autour de lui et de sa «quête». Un réseau de qualité, chaleureux, d'hommes érudits, linguistes, archivistes, au premier plan desquels les professeurs Léon Fleuriot et Gwenaël Le Duc. Tous remarquables, enthousiastes, ils portèrent un grand intérêt à son sujet – révélé à lui par hasard - et l'accompagnèrent au long de ces années en devenant presque ses complices. Il est très regrettable que Léon Fleuriot et Gwenaël Le Duc n'aient pas pu en voir l'aboutissement...
Sujet révélé à lui par hasard, en effet, puisque «Jeune étudiant en histoire à l'université de Nantes, je m'inscris cette année-là [1979] pour une unité de valeur optionnelle intitulée ''Civilisation bretonne''.» La mère de son professeur Patrick Hervé a, dans sa jeunesse, été placée comme domestique à Batz. Or Gildas Buron en est originaire. «Je propose donc un travail sur les survivances de la langue bretonne à Batz. Dans cette perspective, je décide d'interroger la mémoire collective en allant à la rencontre des aînés de la commune de Batz...»
Outre les documents, Gildas Buron s'est beaucoup investi dans ce travail, qui le révéla peu à peu à lui-même.
Ainsi, d'autres extraits de la préface : «En me confrontant aux sources, je prends goût à l’histoire, spécialement à celle des marais salants et de ses sociétés. La recherche prend un caractère global et devient une aventure à part entière». Ou encore «Stériles toutes ces démarches ? Voire ! À la réflexion, les contacts en tout genre se sont avérés aussi riches que formateurs sur le plan humain».
S'il n'était pas si jeune, on dirait que c'est l'oeuvre de toute une vie, mais il a encore des projets...
Le Conseil général de Loire-Atlantique annonce cette exposition sur son site, et, fait remarquable, la présentation y est faite en breton :
An diskouezadeg-se a ginnig un oberenn dibar graet gant Mirdi ar Paludoù gant testennoù dianav pe diembann diwar-benn ar brezhoneg a veze komzet etre al Liger hag ar Gwilen.(...)
Si vous pouvez venir à Nantes, pour une des remarquables soirées de Celtomania, par exemple, précipitez-vous dans l'après midi à l'Hôtel du Département, mais avant, notez les dates en rouge dans votre agenda, mettez un post it sur le réfrigérateur, derrière votre porte d'entrée, à l'intérieur de votre porte de boite à lettres ! Faites des noeuds à votre mouchoir, mais Ne la manquez pas ! En attendant de vous plonger dans le livre qui sera bientôt édité.
(voir le site) du Conseil général, pour la présentation en breton.
(voir le site) idem, pour la présentation en français.
(voir le site) de Cap Atlantique, pour la page sur le contexte historique de l'exposition.
(voir le site) de Culture et Celtie, qui commente l'exposition avec photos de son inauguration officielle au Bourg-de-Batz le 28 octobre 2006.
Également (voir le site) pour un article sur Le breton de Batz-sur-Mer.
Infos pratiques :
Exposition ouverte au public du 1er au 12 octobre (la brochure Celtomania donne le 10 octobre, mais il y a eu un changement depuis son impression). Le vendredi 12 est bien le dernier jour.
-- Dans le hall d'accueil de l'Hôtel du Département,
-- du lundi au vendredi, de 9 h à 18 h,
et, ouverture exceptionnelle, le dimanche 7 octobre de 14 h à 18 h.
Hôtel du Département
3 quai Ceineray
44000 Nantes
Tél. 02 40 99 16 90
Musée Intercommunal des Marais Salants
29 bis, rue Pasteur
44740 Batz sur Mer
tél. : 02 40 23 82 79
fax : 02 40 23 71 51
Un grand merci à Gildas Buron.
Maryvonne Cadiou / ABP