Suite à la parution du livre "Mémoires secrets d'un Breton à la cour de Russie sous Pierre le Grand" (Les Portes du large) ( voir notre article ) on vient de redécouvrir un portrait de François Guillemot.
La publication du livre Mémoires secrets d'un Breton à la cour de Russie sous Pierre le Grand (224 pages, 20 Euros) il y a trois mois, aux éditions Les Portes du large, a reçu déjà un large écho en Bretagne et particulièrement à Guérande et dans la presqu'île guérandaise. La moitié du tirage du livre est déjà partie en quelques semaines. De nombreux articles de journaux et de magazines, des émissions de radio et de télévision ont évoqué le destin extraordinaire de François Guillemot, né à Guérande en 1681 et ayant quitté, adolescent rebelle, le toit familial en 1696 pour partir à l'aventure sur les mers, jusqu'à ce qu'un extraordinaire concours de circonstances l'amène en janvier 1698 à sauver la vie du tsar Pierre le Grand, qui voyageait incognito en Europe de l'Ouest. Passé au service du tsar, François Guillemot de La Villeboit (ce nom additionnel qui était celui d'un manoir familial des environs de Saint-Brieuc, fut transcrit en russe Vil'Boa et devint ensuite Villbois), fut son aide de camp pendant une bonne vingtaine d'années et fit ensuite une belle carrière dans la marine, carrière qui culmina avec le grade vice-amiral.
La première conséquence de ce livre a été de faire redécouvrir ce personnage à Guérande, où il était jusqu'ici totalement inconnu. L'acte de mariage de ses parents et son propre acte de baptême ont été retrouvés dans les archives de la ville et la municipalité a décidé de donner son nom à un espace public d'ici quelques mois.
La deuxième conséquence a été de stimuler des recherches sur la vie de ce Breton oublié et aussi sur celle de ses descendants, dont son fils Alexandre Guillemot de Villebois qui fut général dans l'armée russe et grand maître de l'artillerie russe. C'est son ralliement à Catherine, l'épouse du tsar Pierre II, qui permit à elle-ci de renverser son mari en 1762 et de s'emparer du pouvoir, inaugurant ainsi un des plus longs règnes de l'histoire russe (jusqu'en 1796). Une chargée de recherche du CNRS qui travaille dans les archives historiques russes à Moscou, vient de retrouver un fonds important de manuscrits en français de la main de François Guillemot.
La troisième conséquence a été de renouer des liens entre la Bretagne et les descendants de François Guillemot vivant dans le nord de l'Europe.
Enfin, plus récemment, un beau portrait de François Guillemot a pu être retrouvé (notre illustration). Il est probable que l'on ne tardera pas à découvrir aussi un portrait de son fils Alexandre et peut-être aussi un portrait de son autre fils, Daniel, qui fut également général dans l'armée russe.
D'autres découvertes sont attendues encore dans les mois et les années qui viennent sur ce Breton étonnant.