Concernés par la désindustrialisation, la crise de l'agro-alimentaire breton et la nouvelle taxe, dite écotaxe, qui devient active dès le 1er octobre 2013, une trentaine de dirigeants d'entreprises, de représentants du monde économique en Bretagne, se sont réunis à Pontivy hier mardi 18 juin et ont publié cette déclaration :
"Pour une Bretagne belle, prospère, solidaire et ouverte sur le monde
L'hypercentralisme français, la multiplication des rouages administratifs et le labyrinthe des réglementations font que désormais 56% du PIB national sont consacrés au fonctionnement de l'Etat.
Construite depuis plusieurs décennies par tous les gouvernants, cette situation suscite aujourd'hui une avalanche insupportable de taxes, d'impôts, de charges, de contraintes multiples qui portent un coup fatal à d'innombrables entreprises bretonnes tant dans l'agriculture que dans l'agroalimentaire, le bâtiment, les services, le commerce, l'industrie, le transport, l'artisanat, paralysant la recherche et l'innovation...
La Bretagne est honnête, et refuse de choisir entre tricher ou mourir.
Nous croyons aux valeurs du travail et nous sommes les bons élèves de la République.
Un exemple : l'économie souterraine de la Bretagne est de 2,5% alors qu'elle atteint les 15% en moyenne en France et plus de 20% dans certaines régions.
La Bretagne fait preuve d'un grand civisme fiscal très supérieur à la moyenne (note Pierre Louis Mariel : directeur régional des finances publiques en Bretagne)
L'honnêteté des Bretons les pénalise, ce qui est inacceptable. La complexité administrative multiplie les surcoûts, gangrène le calendrier, suscite face à nos voisins une concurrence déloyale et fatale.
Si rien n'est fait de façon urgente, la Bretagne connaîtra un désastre humain et économique sans précédent. Nos secteurs névralgiques et traditionnels sont rongés par les dogmes et les systèmes qui nous font passer d'un « Etat de Droit à la paralysie par le Droit ». Lorsque la réglementation à outrance vient absorber l'énergie créatrice, elle rend impossible l'esprit d'entreprise. Or, les créateurs d'Entreprises sont les créateurs d'emplois.
La Bretagne veut vivre et grandir
Nous sommes habitués à lutter, à nous défendre, à construire, à nous développer. Entrepreneurs nous ne pouvons pas nous résigner d'autant que nous avons tout pour réussir.
Des hommes et des femmes exemplaires, reconnus pour leurs capacités et leur sérieux au travail. Un formidable potentiel d'activités sur les territoires, une volonté sociale et une capacité à contribuer aux enjeux décisifs de la balance commerciale nationale.
Que demandons-nous à l'Etat.
- Donner la primauté aux Territoires.
- Une véritable décentralisation, qui prenne en compte une gouvernance économique régionale.
- Le droit à l'expérimentation, et de faire des sujets de discorde des sujets de concorde. Ce droit doit nous permettre de respecter nos valeurs afin de ne pas avoir à affronter en permanence les excès des systèmes administratifs et bureaucratiques.
Nous souhaitons que l'Etat comprenne enfin que ces réglementations indivisibles et illisibles freinent et paralysent notre développement. Celui-ci devant se réaliser en parfaite harmonie avec l'environnement et le développement durable. Les objectifs sont de donner naissance à des projets concrets et annonciateurs d'avenir meilleur.
La Bretagne ne veut pas d'un naufrage économique et moral
La situation est intolérable. La déstabilisation de l'économie bretonne nous inquiète. Il y va de la tranquillité de nos territoires dont nous sommes tous, nous Bretons, responsables, donc directement concernés.
Parce que « Décider, Travailler et Vivre au pays » reste encore notre désir le plus cher. Il nous faut aujourd'hui déverrouiller cette machine infernale qui broie nos emplois, empêche notre développement et favorise la fuite de nos jeunes diplômés.
Dans les périodes difficiles la Bretagne sait s'organiser elle-même et nous sommes dans une période très difficile.
Il y a véritablement urgence. Il nous faut retrouver le bon sens, rassembler les forces vives de nos territoires, chefs d'entreprises, artisans, commerçants, salariés, représentants professionnels, élus territoriaux, afin de rejeter cette morosité, cette permanence de l'échec qui sont les tristes visages d'un pays sans ambition.
Comité de Convergence des Intérêts Bretons"
Philippe Argouarch