Les sept conseillers régionaux du Nouveau centre et Alliance centriste, qui se disent « exaspérés » par le débat sur la réunification, ont déposé un vœu contre celle-ci à la session budgétaire de la région pays de Loire, rapporte le site 44=BZH http://44breizh.com/2012/01/26/un-voeu-contre-la-reunification-vote-en-ce-moment-au-conseil-regional-des-pays-de-la-loire/
Ce voeu va être voté aujourd'hui, rapporte le site 44=Bzh http://44breizh.com/2012/01/27/le-voeu-anti-reunification-des-pays-de-la-loire/ qui cite le texte du voeu (reproduit en fin d'article)
Les élus dénoncent la « volonté de quelques uns de balayer tout ce qui a été construit en terme d'aménagement du territoire » et estiment la réunification de la Bretagne comme un débat strictement « nanto-nantais » .
On peut ne peut que déplorer une telle vision résolument négationniste de l'unité de la Bretagne et provocante à l'égard des revendications des Bretons. On peut aussi dénoncer le peu de soutien que les élus Nouveau Centre accordent à leurs collègues de l'UMP qui ont largement soutenu l'amendement de Marc le Fur et de François de Rugy ( voir notre article ) et ce à l'heure même où les ténors du Nouveau Centre lâchent les uns après les autres le chef de leur parti et candidat à la présidentielle Hervé Morin pour soutenir le candidat de l'UMP.
Certes. Seulement, cette initiative locale et localiste qui se joue du rapprochement forcé entre Nouveau Centre et UMP a aussi comme corollaire d'enfin introduire au sein du conseil régional un débat sur les limites territoriales des Pays de Loire et la pertinence de cette région . Une telle initiative mérite donc d'être saluée.
Les défenseurs des Pays de Loire soulignent l'aménagement du territoire comme argument ultime pour défendre leur pseudo-région. En vint-cinq ans, autant au moins a été réalisé avec les autres départements bretons, notamment la transformation des nationales en 2x2 voies (RN 137 vers Rennes, RN165 vers Vannes) ou l'aménagement touristique des abords du Canal de Nantes à Brest. Et puis, si une autoroute et une voie ferrée très empruntées relient Nantes à Angers, on ne peut justifier par cela seulement le maintien des Pays de Loire. Sinon, étant donné qu'un tunnel ferroviaire et routier relie Calais à Douvres, le Royaume-Uni doit être rattaché à la France séance tenante.
Le retour de la Loire-Atlantique en Bretagne, contrairement à un rattachement ou une annexion, n'est que la mise en cohérence des structures administratives avec les réalités culturelles, économiques, morales, sociales.
«La récente adoption, en première lecture, par l’Assemblée Nationale d’un texte, relatif à l’organisation de « référendums d’initiatives partagées », présenté à l’initiative des parlementaires de Loire Atlantique et d’ile et Vilaine, ouvre certes le débat sur les contours géographiques de la Région Bretagne, mais il génère également de nombreuses questions voire inquiétudes tant sur la forme que sur le fond.
Sur la forme tout d’abord, un tel débat ne peut être traité en quelques minutes à l’assemblée et adopté par une trentaine de parlementaires, mais surtout chaque breton et chaque ligérien doit se l’approprier, en connaitre les raisons, les enjeux et les conséquences. La décision ne peut résulter que d’une large concertation, puis d’une consultation référendaire.
En excluant les ligériens du débat référendaire, cette proposition contribue à diviser plutôt qu’à rassembler. La région doit pouvoir s’autodéterminer.
Sur le fond,
- Alors que notre Région des Pays de la Loire s’emploie depuis des années à créer une dynamique régionale avec l’ensemble des partenaires consulaires, associatifs et bien évidemment des intercommunalités et des départements, à faire émerger des « projets ligériens »,
- Alors que notre Région des Pays de la Loire s’emploie à construire une véritable culture de projets dans de multiples domaines avec sa voisine bretonne, notamment la recherche, l’agro-alimentaire, le végétale, la mer…
- Alors que notre Région Pays de la Loire agit depuis des années à l’émergence d’une identité ligérienne à travers les instances consultatives, à travers les projets culturels et sportifs régionaux, …
L’idée de scinder notre territoire régional parait aller à l’encontre de tout ce travail.
Si l’histoire de nos territoires est fondatrice du présent, si les racines identitaires sont sources d’équilibre pour chacun d’entre nous, notre rôle dans cette enceinte est d’avoir une vision dynamique et positive de notre avenir. En l’occurrence, l’affirmation de construire une région du Grand Ouest ne peut passer par l’éclatement de la région Pays de la Loire, au mépris de tous les projets et de la dynamique de développement portés sur l’ensemble des départements.
Une démarche similaire a déjà été constatée en Europe, par exemple entre le Pays de Bade et le Wurtemberg, en Allemagne. Les élus centristes sont favorables à la création d’une région Grand Ouest regroupant les régions Bretagne et Pays de la Loire. Ce rassemblement offre le quadruple avantage de respecter les contours de l’identité de chacun, de conserver les dynamiques interrégionales en cours, d’offrir une dimension européenne réelle à ce nouveau territoire et de réaliser de véritables économies d’échelle.
Nous souhaitons que notre collectivité :
- Réaffirme sa volonté de conserver son identité et sa dynamique de projets, en rejetant en l’état l’idée d’une partition de son territoire, sans l’accord des autres départements concernés ;
- Ouvre un large débat public sur les forces et faiblesses d’un rapprochement entre les régions Bretagne et Pays de la Loire sur l’ensemble du territoire, sur la création d’une grande région Ouest ;
- Réaffirme qu’un éventuel élargissement devra être le résultat d’un référendum populaire.»