À l'heure où nous manifesterons demain samedi, le PS tiendra au même instant ses universités d'été décentralisées.
Avouons que depuis 1981-82 et les lois Defferre, c'est bien la seule chose que le PS a accepté de décentraliser ! Pire, à plusieurs reprises durant cette période de plus de 30 ans, le Parti Socialiste n'a eu de cesse de déménager le territoire, de rejeter les réalités historiques, de reprendre plus largement encore d'une main ce qu'il avait accordé timidement de l'autre, allant même jusqu'au charcutage des régions à travers la réforme territoriale de François Hollande.
Au temps des promesses reniées et non tenues vient maintenant s'ajouter celui du mépris.
À l'heure où nous manifesterons en effet samedi à Nantes, l'une des universités d'été du PS, qui se déroulera donc à Brest, n'a en effet pas trouvé mieux que d'inviter pour expert et grand témoin, Hervé Le Bras, (ne prononcez pas le S il ne tient surtout pas à la consonance bretonne de son nom...) celui-là même qui avait déclaré il y a deux ans, au moment où les hauts fonctionnaires de Paris à l’Élysée s'évertuaient à tenter de gommer l'identité de nombreuses régions en France : "Réunifier la Bretagne serait un danger pour la France...".
Voilà où en est rendu le PS. Nous manifesterons à Nantes et le Parti Socialiste, à Brest, tournera définitivement le dos à ses propres engagements de 1981 comme il l'a fait à tant de ses promesses désormais reniées.
Le PS, pris en sandwich, se cale désormais à plusieurs reprises dans les pas de la Droite bonapartiste ou de l'extrême droite nationaliste française lorsqu'il reprend à son compte l'idée nauséabonde de la déchéance de la nationalité.
Nous n'avons plus rien à attendre du Parti de la rue de Solférino. Nous n'aurons plus à accepter de jouer les forces d'appoint d'une formation qui prônait il y a quelques années encore la réparation historique pour la Bretagne.
Nous n'avons pas plus à attendre de toutes les autres formations qui prennent leurs ordres à Paris. Nous devons compter sur nos propres forces pour parvenir à rétablir le peuple breton dans ses droits et l'intégrité de son territoire.
Christian Troadec, maire de Carhaix, candidat à l'élection présidentielle 2017