L'oeuvre d'Yves Le Corre est le fruit de deux de ses passions : la Bretagne et les cadrans solaires.
Elle sera la 8e statue d'Anne de Bretagne. La 5e en Bretagne (2 à Nantes, 1 à Concarneau, 1 buste à Rennes et, cette dernière, en presqu'île guérandaise où Anne a séjourné quelques mois en 1488-1489 avant d'être couronnée Duchesse à Rennes). Les 3 autres sont à Paris.
De la passion Bretagne, Yves a retenu cette oeuvre qu'il a réalisée pour 2014 en hommage au 500e anniversaire de la mort d'Anne, toujours populaire.
2014, pour Yves, c'est aussi 40 années d'administrateur d'associations culturelles bretonnes.
De la passion cadrans, depuis sa retraite, il en résulte une greffe originale à la statue, compatible avec le temps d'Anne.
C'est aussi une façon de gagner du temps pour l'auteur, lui évitant une seconde oeuvre différente. Très bientôt il ne fera plus partie des 7 à 77 ans !
La statue-cadran mesure 1,57 m, soit la taille d'une petite femme d'aujourd'hui, pour être comparable avec nos contemporaines. De son temps, Anne ne faisait probablement qu'environ 1,50 m mais, pour la comparaison maintenant, il n'aurait pas été possible de couper les jambes à tout le monde !
L'idée de cette oeuvre a fait l'objet d'un croquis dès 2009, en pensant à 2014. Mais sous-traiter la sculpture à un professionnel, sans soutien extérieur, semblait trop coûteux.
L'auteur a donc du rechercher des moyens économiques à sa portée, pour une réalisation dans son garage. Sa première sculpture d'un personnage.
En conservant le choix d'un cadran, de lecture très simple indiquant, non pas l'heure solaire du lieu d'un cadran statique traditionnel, mais directement l'heure légale de notre temps (pour éviter au lecteur, un petit calcul mental simple mais rébarbatif et négligé par beaucoup)
Pour y parvenir, le temps solaire étant variable, prenant de l'avance par périodes sur les montres ou du retard à d'autres, la statue n'est pas tout à fait statique. Le haut du buste est articulé sur un plan équatorial -parallèle à l'équateur de la terre- de façon à permettre à un préposé de faire les corrections à la place du lecteur (Changement d'horaires été-hiver, ajouter la correction de longitude de 9,4 minutes pour La Baule, ajouter ou retrancher des minutes pour suivre l'équation du temps, bien connue des astronomes)
La statue a alors été construite en béton armé sur une ossature métallique soudée complétée d'armatures. Le visage a été obtenu par moulage et le reste par coffrage souple pour une tranche de hauteur de 25 cm, décoffré et remonté le lendemain pour une nouvelle tranche et ainsi de suite.
Le béton a ensuite été enduit, lissé, poncé et peint.
La table de lecture du cadran provient d'une chute de canalisation en composite résine-verre. La bande de lecture a été saisie en numérique.
Les études, la recherche de matériaux abordables et appropriés pour l'extérieur, la fabrication, compte tenu des temps de séchage, ont duré pratiquement un an.