Conférences hebdomadaires organisées par l'Association La Grange aux Livres, de Luzec à Saint-Thégonnec (29410) Renseignements : 02 98 79 48 11
Dimanche 28 septembre à 15 heures « La belle Ermengarde, duchesse de Bretagne (1072-1147) », par Madeleine LÉGER, enseignante retraitée. L'Histoire du Duché de Bretagne est une Histoire complexe, souvent violente comme était violente l'Histoire de tout l'Occident et du monde connu alors. Violences politiques : il fallait conquérir des territoires, s'agrandir, dominer, s'imposer comme maître ou roi, ou souverain. Violences religieuses : il fallait affirmer sa Foi, l'imposer par la guerre et par les armes. Fin du 11ème et début du 12ème siècle, l'Histoire du Duché de Bretagne est entre les mains de la belle Ermengarde venue d'Anjou et épouse du duc Alain IV Fergent. Femme que les historiens ont souvent « oubliée ». Eh quoi ? Une femme ? Pourtant, elle fait œuvre utile dans son duché. La conférence le soulignera.
Dimanche 5 octobre à 15 heures « Mourir dans la dignité : un droit à conquérir », par Annie KERHERVÉ, déléguée adjointe du Finistère à l'ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité). Pour vivre au mieux les dernières années de notre existence, nous éprouvons le profond besoin d'être rassurés, autant que possible, sur la façon dont elle s'achèvera. Notre fin de vie sera-t-elle livrée au hasard ? À la décision d'autrui ? Serons-nous prolongés contre notre volonté jusqu'au délabrement ? N'aurons-nous pas le droit de décider de nos derniers instants avant quiconque : famille, amis ou médecins ? L'Association ADMD regroupe des personnes qui souhaitent préparer et réussir leur mort et milite pour obtenir les mêmes dispositions que les Belges et les Hollandais, c'est-à-dire une loi qui soit claire sur l'euthanasie active et le suicide assisté. La conférence aborde la question de la législation actuelle et les modifications souhaitées.
Dimanche 12 octobre à 15 heures "Marcel Callo, jociste et martyr (1921-1945)", par Fanch MORVANNOU, maître de conférences de celtique (e.r.) à l'UBO. Le jeune jociste breton Marcel Callo meurt d'épuisement le 19 mars 1945 au camp nazi de Mathausen où il fut déporté comme requis pour le STO. Fanch Morvannou n'hésite pas à le qualifier de martyr estimant qu'il a vécu en conformité avec ses opinions religieuses et incarné un exemple de résistance contre l'acharnement totalitaire. Ancien scout et militant de la JOC, il a poursuivi sa mission chrétienne sans faiblir. Béatifié en 1987 par le pape Jean-Paul II, Marcel Callo connaît un rayonnement et une notoriété qui se répandent de la Bretagne à l'Allemagne et à l'Autriche. Vente-dédicace du livre.
Dimanche 19 octobre à 15 heures « Victor Ségalen (1878-1919) écrivain des ailleurs », par Olivier MACAUX, docteur ès lettres modernes. C'est bien après sa mort, en 1919, que Segalen a été reconnu comme l'un des plus grands écrivains français de la première moitié du 20è siècle. Médecin de la marine, très tôt passionné par les arts et la littérature, il rédige sa thèse de doctorat sur l'Observation médicale chez les écrivains naturalistes. Il aspire à devenir écrivain mais répugne à jouer les hommes de lettres. C'est lors de ses voyages qu'il découvre les civilisations polynésienne et chinoise et qu'il élabore une poésie primitive et sacrée. Il réfute l'exotisme facile d'un Loti et tente, à travers ses recueils de poèmes (Stèles, Équipée) et ses récits (Les immémoriaux, René Leys) de concilier imaginaire et réalité, quête intérieure et voyage vers les civilisations lointaines.
Dimanche 26 octobre à 15 heures « Une enfance douarneniste, Marie-Josèphe, « La Grande Royale », récit d'une apprentie dans une filature de pêche dans les années 1920 », par Anne-Denes MARTIN, femme de lettres. 1921-1932 : C'est entre ces deux dates que se passe l'enfance douarneniste de Marie-Josèphe Marot. Restituer sa parole au plus près de la vie, c'est ce qu'a essayé de faire Anne-Denes Martin dans le récit qu'elle nous livre aujourd'hui. Cette enfance ressemble à celle des fillettes des ports de pêche mais elle est sublimée par une ardeur, un appétit de vivre extraordinaires. Tout lui fut bonheur, travailler, manger, jouer, chanter, si bien qu'elle nous entraîne sur son lieu de travail, à la table familiale, dans ses jeux et ses chants, revivifiant ses jeunes années avec plaisir et émotion pour nous les faire partager. Vente-dédicace du livre.
Dimanche 2 novembre à 15 heures « Les bretonnismes dans le français local », par Hervé LOSSEC, auteur bilingue. Expressions imagées au sens erroné, syntaxe surprenante, conjugaisons bizarres, mots étranges pour une oreille peu habituée : ce que l'on considère comme un parler local est en réalité la marque d'une influence encore bien présente de la langue bretonne en Basse-Bretagne, y compris là où elle ne se parle plus depuis longtemps. Hervé Lossec, bretonnant de langue maternelle, s'est penché sur leur origine et en dressera un inventaire qui réserve des surprises, même aux professeurs de français de la région.
Dimanche 9 novembre à 15 heures « Ar galeou evid pemp real », les galères pour 1, 25 fr, ou les tribulations d'un paysan de l'Arrée déporté au bagne de Nouvelle-Calédonie », par Jean-Marie PLONÉIS, enseignant retraité. Au 19è siècle, la Justice a la main lourde pour les voleurs. En même temps, l'État français développe une politique de peuplement des îles lointaines. Jean-Marie Plonéis a suivi la trajectoire de ce paysan pauvre des Monts d'Arrée qui déroba 1 fr 25 (pemp real) à un autre paysan, somme qu'il rendit d'ailleurs. En 1881, condamné à perpétuité et transporté au bagne de Nouvelle-Calédonie, il est rejoint, quelques années plus tard, par sa femme et son fils. L'État qui l'avait banni pour vol lui octroie une concession de quelques hectares volés aux Canaques.
Dimanche 16 novembre à 15 heures « L'évolution du costume breton de Saint-Pol-de-Léon et de ses environs entre 1850 et 1950 », diapositives, par Kristian GALLIC, enseignant, guide patrimoine. Lalaisse (1812-1884) vint deux fois en Bretagne en 1843-44 et nous a laissé des croquis saisissants du costume breton. Par la suite, les photographes ont fixé ses particularités. Dans cette séance toute en images, Kristian Gallic présente soixante-dix diapositives dont l'une, saisi sur le vif par Raphaël Binet de Saint-Brieuc (1880-1961). Ces clichés restituent pour le public l'évolution de l'habit du Haut-Léon. On peut estimer à 500 le nombre de photographes qui ont travaillé en Bretagne tout au long du 20è siècle, réunissant un patrimoine visuel d'exception.
Dimanche 23 novembre à 15 heures « Guerre et négoce. Négociants, marchands et fabricants de Bretagne face aux malheurs des temps durant le Consulat et l'Empire (1799-1815) », par Dominique DERRIEN, Docteur en Histoire, professeur d'histoire et géographie. Le Consulat et l'Empire sont souvent présentés comme étant une des plus sombres périodes de l'histoire de la Bretagne. Durant quinze ans, à la charnière des époques moderne et contemporaine, les malheurs s'accumulent. Sans que l'on puisse nier la réalité et la gravité de cette crise, ce sombre tableau mérite toutefois d'être nuancé. Des travaux récents montrent toute la pugnacité et l'ingéniosité des contemporains pour faire face. Les archives laissées par certaines maisons de commerce, notamment celle des négociants Radiguet et Goury de Landerneau, montrent des marchands, des fabricants de toiles et de cuir bien informés, malgré la censure, qui sont loin d'être passifs. Des fortunes spectaculaires se constituent ou se confortent même en peu de temps mais les stratégies adoptées se heurtent à des obstacles encore bien présents aujourd'hui.
Dimanche 30 novembre à 15 heures « Des Outchiteli bretons dans l'Empire de Russie », par Bernard LE NAIL, éditeur, ancien directeur de l'Institut Culturel de Bretagne. Sous le règne d'Élizabeth Petrovna (1741-1762), sous celui de Catherine II « la Grande » (1762-1796) et jusqu'à la Révolution russe de 1917, la langue et la culture françaises connurent une vogue extraordinaire en Russie. Les élites russes furent profondément pétries de cette culture. La maîtrise de la langue française devint dans tout l'Empire un discriminant social très fort. Dans l'armée impériale, les officiers supérieurs parlaient français. Dans les belles demeures de la capitale et dans les immenses domaines de la noblesse, les maîtres parlaient français entre eux pendant que les domestiques et les paysans parlaient russe. Pour favoriser une bonne maîtrise du français, les familles nobles firent appel de bonne heure à des gouvernantes, précepteurs et préceptrices de langue française pour l'éducation de leurs enfants. Connus sous le nom d' « outchiteli » (enseigneurs), des centaines de jeunes Bretons et surtout de jeunes Bretonnes partirent ainsi se mettre au service des familles aisées russes dont la plus connue est Henriette Renan qui fut pendant 9 ans au service d'une famille noble en Pologne (dans l'empire russe). F.-M. L'Haridon de Penguilly de Quimper fut le précepteur des enfants du futur tsar Paul Ier et Joseph Hovasse celui des enfants du comte Tolstoï. Une émigration bretonne méconnue que le conférencier dévoilera.
Dimanche 7 décembre à 15 heures « Les Vies des saints du Tro Breizh », par Jean DROUET, auteur. Un tour pédestre de la presqu'île armoricaine conduit, depuis plusieurs siècles, des pèlerins à se recueillir dans les sept églises-cathédrales dédiées à de mythiques saints fondateurs. Les cinq saints du Nord ont entre eux de nombreux liens, familiaux ou communautaires. Les deux « sudistes » sont plus complexes. Quoi qu'il en soit, les hagiographes qui ont rédigé –sur commande-les hauts faits de leurs saintes vies n'ont manqué ni de révérence, ni de références, ni de poésie, ni, moins encore, d'un sens bien dosé d'économie politique.
Dimanche 14 décembre à 15 heures « Brest et la Franc-maçonnerie. Les amis de Sully. Des origines à nos jours », par Jean-Yves GUENGANT, historien. La Franc-maçonnerie s'est implantée très tôt (1745) en Bretagne devenant ainsi la plus ancienne association de la ville de Brest. La loge des Amis de Sully est l'une des quinze plus vieilles loges de France. Lieu de rencontre des nobles de la marine, des bourgeois de la finance, des armateurs, des artisans, les loges brestoises demeurent le seul lieu de l'époque où les personnes pouvaient s'affranchir des liens du sang ou de la richesse. Les loges accueillent les explorateurs et les militaires les plus célèbres de l'époque. En retraçant l'histoire de la franc-maçonnerie de Brest, l'auteur et conférencier J-Y Guengant plonge au cœur de l'histoire politique et sociale de la ville portuaire. Vente-dédicace du livre.
Un pot est servi à l'issue des conférences. Entrée : 5 €. Renseignements : 02 98 79 48 11.