Les algues vertes en Bretagne sont revenues sur le devant de la scène. La CR Bretagne demande que l'objectivité scientifique retrouve enfin son droit et supplante l'idéologie et l'émotionnel qui n'ont rien à voir avec le sujet.
Des travaux incontestés de l'IFREMER ont montré il y a déjà plus de 10 ans, qu'aucune corrélation ne pouvait être établie entre la présence d'azote dans les cours d'eau et la prolifération des ulves en milieu marin. Cette prolifération se manifeste ainsi uniquement dans quelques baies propices (conditions géomorphologiques et hydrodynamiques locales), quels que soient les flux d'azote apportés par les cours d'eau.
Ceci aurait logiquement dû conduire la communauté scientifique à abandonner l'hypothèse de la responsabilité de l'azote et donc des agriculteurs. Hélas, l'objectivité scientifique n'a pas eu gain de cause et ce, au détriment des éleveurs qui ont dû s'endetter considérablement pour se mettre aux normes et qui se retrouvent malgré cela l'objet d'attaques répétées d'une partie de la société civile.
A ceux qui ignorent ces faits pourtant scientifiquement et sérieusement établis, la CR Bretagne précise qu'il ne sera jamais possible de tomber à un niveau d'azote suffisamment bas dans le milieu marin pour empêcher les algues de se développer, compte tenu des diverses origines de l'azote des eaux marines et des masses considérables en jeu. Autrement dit, il faut bien comprendre que, même si l'élevage et l'agriculture disparaissaient totalement en Bretagne, cela ne ferait pas pour autant disparaître les ulves. C'est donc sur d'autres objectifs que la réduction de l'azote des cours d'eau, que la lutte contre les marées vertes doit résolument s'orienter.
L'impact économique de cette méprise concernant l'azote, que ce soit pour les dépenses publiques ou pour celles demandées aux exploitations agricoles, est considérable, sans parler des méfaits induits par l'image injustifiée attribuée durablement à toute la région Bretagne et à ses filières économiques.
Il faut cesser d'accabler les agriculteurs bretons dont le moral est déjà au plus bas et revenir maintenant au bon sens pour enfin s'engager sur la bonne piste qui permettra de bien traiter ce problème des ulves bretonnes.
Vendredi 23 octobre 2009