Fondée à Vannes en 1843 par Jules Rieffel, Aymar de Blois et Armand du Châtellier, l'Association Bretonne avait été dissoute autoritairement par Napoléon III en 1859, mais, dès 1872, elle avait pu reprendre ses activités avec une belle vigueur, atteignant bientôt un effectif de 900 membres. Après Guingamp en 1875, c'est Vitré qui fut choisie pour accueillir son 19e congrès annuel.
Le 19e Congrès de l'Association Bretonne à Vitré du 3 au 9 septembre 1876
Le dimanche 3 septembre 1876, il y eut grande fête à Vitré et une foule considérable dans les rues de la ville pour assister à une magnifique cavalcade historique reconstituant l'entrée du duc de Bretagne François II dans sa bonne ville de Vitré, quatre siècles plus tôt.
En fin de journée, les membres de l'Association Bretonne, arrivés de toute la Bretagne et du reste de la France et accompagnés d'une belle délégation venue de l'île de Guernesey, se retrouvèrent à 20 heures dans la grande salle des Halles pour une série de discours marquant l'ouverture officielle du congrès. Placé entre le sous-préfet, le maire, M. Ragot, et les membres de la direction de l'Association Bretonne, dont Arthur de La Borderie, c'est Jules Rieffel, âgé de 70 ans, directeur de l'École d'agriculture de Grandjouan, fondateur de l'Association Bretonne et réélu à sa présidence en 1872, qui prononça le principal discours, essentiellement tourné vers l'économie, c'est à dire vers le développement agricole... Dans l'assistance, on notait la présence d'officiers du 70e R.I.
Le lundi 4 septembre 1876, après la messe du Saint Esprit, célébrée en l'église Notre-Dame, la séance générale commença à 10 heures en présence de Le Gonidec de Traissan, député de Vitré, et d'Arthur de La Borderie, président de la section d'Archéologie de l'Association Bretonne. Pendant plusieurs jours allaient se succéder des communications dans les domaines de l'agronomie et ceux de l'archéologie et de l'histoire. Au titre de la section d'agriculture de l'Association Bretonne, les congressistes allaient entendre des communications sur les assolements en agriculture, sur la culture du sarrazin en Bretagne, sur la situation de l'enseignement agricole en France, sur la culture des panais, sur la culture et l'ensilage du maïs, etc.
Le mardi 5 et le mercredi 6, les congressistes suivirent l'abbé Paul Paris-Jallobert, vicaire à Notre Dame, dans des excursions archéologiques à la découverte du patrimoine architectural et artistique de la ville.
Le jeudi 7, les participants se rendirent en train à vapeur à Fougères pour une excursion archéologique à la découverte de cette ville, puis, le dernier jour, à nouveau par le train depuis Vitré, les congressistes se rendirent au Mont Saint-Michel. Parallèlement aux séances de travail et aux excursions, le congrès de l'Association Bretonne donna lieu à un comice agricole avec de nombreux prix offerts à des agriculteurs et à des artisans. Il donna lieu aussi à une exposition archéologique (on dirait aujourd'hui artistique) réunissant de nombreuses œuvres d'art de grande valeur prêtées pour la semaine par des châtelains et des collectionneurs : tableaux, dessins, gravures, sculptures, émaux, armes, étains, tapis, bijoux, etc.
Le samedi 9 septembre à 21h30 du soir, les participants au congrès se retrouvèrent à la mairie pour un grand punch offert par la municipalité de Vitré et marquant la clôture officielle du Congrès. (Celui de 1877 allait se tenir à Savenay, en Loire-Inférieure).
Le 92e congrès les 4 et 5 juillet 1964
Ce congrès qui ne dura que deux jours, les 4 et 5 juillet 1964, fut un congrès léger dans lequel les conférences en salle furent réduites au minimum et dont le programme consista essentiellement en visites de châteaux et monuments sous la direction de Louis Jarnaouen de Villartray qui en fut le principal organisateur, le président de l'Association Bretonne étant alors Michel du Halgouët. Il n'y eut que trois séances en salle, toutes trois le 4 juillet, à 14 heures, 17 heures et encore 21 heures, dont une, celle du milieu, fut consacrée à un long exposé de Michel Duval sur les forêts de Bretagne.
Une visite guidée du centre ancien de Vitré fut également organisée dans la journée du 3. La journée d'excursion du 4 juillet fut, elle, un vrai marathon avec la visite de la collégiale de Champeaux, du château du Bois-Cornillé, de Louvigné-de-Bais, du château des Nétumières, de l'abbaye de Clermont et du château de Montjean. Michel Duval fit aussi ce jour-là un exposé sur Olivier-Marie Le Gonidec de Traissan.
Le 115e congrès du 3 au 5 juillet 1987
Le dernier congrès de l'Association Bretonne tenu à Vitré, le 115e congrès, se déroula du 3 au 5 juillet 1987, et porta en fait non seulement sur la ville de Vitré, mais aussi sur celles de Fougères et de La Guerche. Les exposés y furent réduits au minimum et l'essentiel du temps fut consacré à des visites de sites, de monuments et de châteaux, en très grande partie sous la conduite de M. Michel de Mauny.
Le 136e congrès du 20 au 22 juin 2008
Le 136e congrès de l'Association Bretonne, qui va commencer vendredi matin à 9 heures, sous la présidence d'honneur de M. Pierre Méhaignerie, député-maire de Vitré et ancien ministre, réunira cette fois plus de 250 congressistes et durera trois journées pleines.