Cette année a vu l'apparition de quelques tags autour de Nantes hostiles à la Réunification. On a aussi pu observer le «blackage» des panneaux d'entrée de ville «Naoned» juste après qu'ils aient été posés par la municipalité. La même chose est arrivée sur certains panneaux «Bienvenue en Bretagne historique» et «Degemer mat e Liger-Atlantel» posés par le Conseil général aux entrées du département. Voir les photos recueillies par un correspondant de l'ABP : ( voir notre article ).
44=Breizh condamne ces barbouillages ! Alors que ces panneaux en breton ne démontrent que d'une considération ultra symbolique pour la langue bretonne de la part des pouvoirs locaux, le fait d'attaquer et de faire disparaître volontairement de ces panneaux le brezhoneg, langue en danger de disparition, est hautement discriminatoire. Au Pays de Galles, par exemple, les auteurs de ces actes sont poursuivis et condamnés au nom des lois contre les discriminations et le racisme.
Associé à l'apparition de quelques blogs dédiés aux PaysdelaLoire©, ce phénomène témoigne des premiers résultats de la politique identitaire des PaysdelaLoire©. Tout comme on peut observer une identification de certains groupes sociaux, notamment jeunes, à une marque commerciale, on observe l'apparition d'une minorité, très faible pour l'instant, se revendiquant comme «ligérien©». Ce constat légitime complètement le discours des partisans de la Réunification, qui dénoncent depuis des années la politique identitaire «d'acculturation» ou de «négation» de la région PdL©, vieille d'une bonne génération. S'attaquer au matériel de propagande des PdL, c'est donc s'attaquer directement au système d'instrumentalisation des consciences opéré par la région.
Deuxièmement, la montée en puissance de ce qui peut être appelé la «bataille des tags», témoigne avant tout de la crispation et des frustrations d'une part de la population du pays Nantais, qui ne comprend pas pourquoi les pouvoirs locaux et hexagonaux ne font rien pour mettre un terme à cette question de démocratie qu'est la Réunification/Partition, et qui dure depuis trop longtemps.
Enfin nous nous étonnons de voir des déclarations publiques condamnant les barbouillages pro Réunification, mais qu'aucune n'ait été faite par un responsable politique pour condamner les barbouillages anti-bretons. Que Patrick Mareschal condamne les actions du GIR sur le palais de Région PdL sans chercher à les expliquer, nous pouvons le comprendre. Sans doute sa fonction l'oblige-t-elle à ne pas cautionner ce genre d'actes, sans doute, dans le débat actuel et avec les récentes de déclarations du président de la République française, marche-t-il sur un fil, sans doute son extrême courtoisie l'oblige-t-elle à s'excuser auprès de Jacques Auxiette pour ces actes anti-PdL. Mais dans ce cas, ne sommes-nous pas en droit de nous demander pourquoi aucune personnalité politique locale J.-M. Ayrault, J. Batteux, Jacques Auxiette, le préfet, ... – adversaires ou non de la Bretagne – n'a condamné les barbouillages anti-Bretons. Est-ce à dire qu'ils n'en verraient pas le caractère raciste et discriminatoire, voire qu'il les cautionneraient ?