À Carhaix, il y a une semaine, l'ancien président de Diwan, très impliqué aussi dans Stumdi et Dizale prenait la parole en breton au débat sur la politique linguistique en matière de langue bretonne du Conseil Régional. Retour sur ses interventions.
"Pour le moment le Conseil régional de Bretagne dépense sept millions et demi d'euros pour la politique linguistique en faveur du breton. Nous, la liste Oui la Bretagne, nous prévoyons dix millions pour le début du mandat, quinze millions en fin de mandat. Au Pays basque, 93 millions y sont consacrés, soit douze fois plus que pour nous. En Corse ils ont budgété sept euros par habitant pour la politique linguistique, 21 euros en Catalogne et en Bretagne, 2.50 euros".
Il faut aller plus vite, selon lui. Alors qu'il y avait 8% de croissance en 2005 pour l'enseignement bilingue en Bretagne, on a enregistré une croissance de 3% à la dernière rentrée. L'objectif de la mandature actuelle était de 20 000 enfants bilingues et finalement ils étaient 15 500 en septembre. "Nous passerions de 3% à 10%, avec, comme en Corse, une initiation pour tous les enfants de trois heures par semaine en langue et en histoire".
Il faudrait arriver à 30% d'enfants scolarisés dans les filières bilingues, selon lui, animer le réseau, et arrêter l'hémorragie d'élèves entre premier et second degré, et lors du passage du collège au lycée. Un centre d'étude et de recherche sur le multilinguisme serait créé comme au Pays basque, pour valoriser les pratiques bilingues et multilingues et faire connaître les résultats des élèves.
Selon André Lavanant, après deux mandats avec les socialistes, il est temps d'évaluer ce qui a été fait : "Une grande erreur a été commise quand on a fait croire qu'une grande partie du travail de politique linguistique pour la langue bretonne serait désormais fait par l'Office de la langue bretonne. Certaines associations ont disparu. Pourtant, dans ces associations, on voyait des gens qui avaient des relations avec les militants de la langue bretonne. De plus les relations parents/élus/familles ne sont pas satisfaisantes. Comment une machine si grande pourrait être proche du terrain ? "
Et d'ajouter, simple et clair : "Si on ne mène pas une politique de rupture avec les Jacobins, ne vo ket un amzer nevez evit ar brezhoneg".