Ferhat Mehenni, président de l'Anavad, Gouvernement provisoire de Kabylie était l'invité du maire de Quimperlé lors du festival "la semaine internationale" qui conviait Maliens, Kabyles, gens de tous pays à rejoindre les différentes animations programmées.
Ancien chanteur engagé, emprisonné douze fois dans les geôles algériennes, soutenu par d'autres artistes comme Kateb Yacine ou Idir, il est diplômé de Sciences Politiques, et a écrit de nombreux ouvrages sur la question kabyle et la décolonisation en Afrique.
Malgré les menaces de certaines mouvances politiques, la conférence a été maintenue : Ferhat Mehenni dont le propre fils a été assassiné parle sereinement, calmement. La conférence commence en chansons par l'hymne national kabyle, le chant des femmes, puis se terminera tard dans la nuit, quand des coffres des voitures, les Kabyles bretons sortent guitares et percussions.
Car en Kabylie la lutte est non violente, malgré la violence d'un État algérien qui leur interdit de parler leur langue et agresse leurs enfants (150 collégiens et lycéens tués par balles réelles en avril 2001, 5 000 blessés dont 200 handicapés à vie, appelés aussi le "printemps noir"). Ils souhaitent aller vers l'indépendance plus que vers l'autonomie, avec une concertation démocratique de la population comme en Écosse (si le "statu quo" domine, alors la Kabylie restera algérienne).
Ferhat Mehenni a une vision mondiale de l'émancipation des peuples sans nations,et connaît bien la situation tant dans les États africains qu'en Inde, en Catalogne ou en Espagne.
Les Kabyles sont quarante millions dans le monde, et qui transmettent leur langues à leurs enfants, car pour lui : "la langue, c'est le socle d'une identité". Et le chant, ce qui a sauvé le peuple kabyle de l'oubli...