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- La chronique de François Alfonsi -
François Bayrou, nouveau Premier Ministre
François Bayrou a un passé qui est favorable à notre cause. Il a toujours été un élu soucieux des territoires, et il a été le Ministre de l’Education Nationale à qui l’on doit la prise en charge par une contractualisation avec l’Etat des enseignants des écoles immersives Eskolim en Bretagne (Diwan), au Pays Basque (Seaska), en Occitanie (Calendreta), en Catalogne (Bressola) et en Alsace (ABCM), ce qui leur a permis d’accéder à un modèle économique durable depuis trente ans. Avec lui au moins, on est sûrs qu’un Jean Michel Blanquer ne terminera pas Ministre !
Par François Alfonsi pour François Alfonsi le 19/12/24 8:57

Trois mois après Michel Barnier, démissionné par une motion de censure, François Bayrou vient d’endosser la charge de Premier Ministre pour gouverner la France. Sa nomination par Emmanuel Macron a été houleuse, et ses marges de manœuvre sont étroites. Former un gouvernement lui sera objectivement plus difficile, car les candidats, instruits du sort de leurs prédécesseurs, seront moins enclins à accepter des contrats politiques aussi exposés et aussi précaires.

Cependant un gouvernement va être proposé. Sera-t-il censuré d’emblée faute d’une majorité pour le soutenir ? C’est peu probable, et cela n’avait pas été le cas pour son prédécesseur. Tombera-t-il dès le premier vote sur le budget comme Michel Barnier ? Ce n’est pas non plus le plus probable, car le prix de l’instabilité politique qui en résulterait serait payé aussi par ceux qui unissent leurs votes négatifs, Rassemblement National et Nouveau Front Populaire, alors qu’ils sont aux antipodes de la carte politique française.

Le Rassemblement National vient de perdre une élection législative partielle dans le Nord, dans une circonscription tenue par un député sortant, et ce premier revers après des années de succès ininterrompus est un signal d’alerte. Le Nouveau Front Populaire a été uni pour censurer Michel Barnier, mais, depuis, des différends ont émergé, notamment entre LFI et les socialistes, qui risqueraient de fissurer le bloc de gauche en cas de nouvelle motion de censure. Cela donne à François Bayrou une meilleure probabilité pour arriver au vote d’un budget 2025 qui sortirait, pour une année au moins, la France de la crise politique qu’elle traverse. Dans ce cas de figure encore incertain, la fenêtre 2025 resterait alors ouverte pour avancer vers la réforme constitutionnelle que la Corse attend dans la suite des accords de Beauvau. Ayant rencontré Emmanuel Macron en marge de la visite du Pape à Aiacciu, Gilles Simeoni a eu l’assurance de sa part que ses engagements pris devant l’Assemblée de Corse en septembre 2023 restaient d’actualité.

De son côté François Bayrou a un passé qui est favorable à notre cause. Il a toujours été un élu soucieux des territoires, et il a été le Ministre de l’Education Nationale à qui l’on doit la prise en charge par une contractualisation avec l’Etat des enseignants des écoles immersives Eskolim en Bretagne (Diwan), au Pays Basque (Seaska), en Occitanie (Calendreta), en Catalogne (Bressola) et en Alsace (ABCM), ce qui leur a permis d’accéder à un modèle économique durable depuis trente ans. Avec lui au moins, on est sûrs qu’un Jean Michel Blanquer ne terminera pas Ministre !

D’autre part, à l’Assemblée Nationale, les élus du groupe Modem ont apporté leur soutien aux parlementaires corses pour favoriser le processus d’autonomie, contrairement aux élus du groupe LR dont était issu Barnier. Dans le calendrier politique à venir jusqu’à la fin de la présidence d’Emmanuel Macron en avril 2027, l’année 2025 est la seule fenêtre possible pour faire avancer le processus de Beauvau. Avec la nomination de François Bayrou, elle peut s’éclairer à nouveau.

 

Ce communiqué est paru sur François Alfonsi

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logo Membre de Femu a Corsica et préside depuis 2014 l'Alliance libre européenne (ALE). Élu une première fois député européen le 7 juin 2009, Il est de nouveau élu député européen le 26 mai 2019, sur la liste Europe Écologie Les Verts.
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Vos 4 commentaires
Yannig Coraud Le Jeudi 19 décembre 2024 10:05
Merci pour vos articles qui nous transmettent des nouvelles des Peuples de l’hexagone.
La Corse bien sûr et tous les autres dont la Bretagne qui subissent tentative d’éradication de nos Cultures de nos Langues et même nos intégrités territoriales…
Monsieur Bayrou ancien Ministre de l’Education a soutenu nos Écoles immersives.
Et même récemment pour soutenir la Loi Molac mise à mal par le jacobin Blanquer .
Ayant été à Diwan Breizh je me souviens d’un rendez vous avec Monsieur Bayrou en Bretagne.
Il y était venu pour rencontrer les responsables de Diwan .
Ces derniers en même temps avaient été convoqués à Paris par les technocrates français.
Soit une erreur soit une volonté délibérée . Laissons à chacun le choix?
(0)  Envoyer un mail à Yannig Coraud
Rafig Naoned Le Jeudi 19 décembre 2024 13:15
Nos cultures dites "régionales" sont mises à mal par l'État français préoccupé par l'uniformisation culturelle, remplacée par un "culture" officielle, sans racine de tous ceux qui vivent en France.
Un choix politique contraire à tous les principes démocratiques défendus par tous les instances internationales (ONU, Europe ...) !
La Russie ou la Chine ont des préoccupation similaires.
Mais, la Kulture officielle est elle aussi en difficulté parce qu'elle coûte trop chère aux découpages administratifs trop nombreux et volontairement mal découpés.
Ainsi la "région" dite de "Pays de la Loire" n'a plus les moyens de payer tous ses artistes subventionnés à grands frais pour effacer nos cultures locales : Bretonne pour le 44, angevine pour le 49 ...
Faire passer à M. Le 1er ministre qui peut faire des économie en suppriment le Pays de la Loire ! vite !!!
(2) 
Benedicto Le Lundi 23 décembre 2024 15:43
Nous espérons que la Corse parviendra à ce statut, certes, minimaliste qui constituerait une avancée.
(1) 
Naon-e-dad Le Mardi 24 décembre 2024 13:25
Merci à M. Alfonsi pour ses articles, (dont ABP élargit la diffusion), au ton modéré et clair.
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Il est important que de l'information circule directement entre les régions concernées par la survie (version minimaliste) ou le développement (version plus enthousiaste) de langues autochtones (ou "régionales") , qui sont un héritage vivant et précieux de l'histoire et de la géographie.
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Ces langues apportent une bouffée d'air frais et sont un signal et un motif de confiance en l'avenir - chose qui va se raréfiant ces temps-ci - dans une république certes fatiguée, mais toujours encline à étouffer, voire à trucider tout ce qui dépasse... ou rentre mal dans le "roman national" ou l'es idéologies droitières ou gauchisantes....Assez de leur naphtaline écoeurante! A-walc'h gant an tuoù pellañ, tañva a varv pe a zispac'h gante.
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Ra vevo an holl yezhoù rannvroel, bremañ ha da viken!
Que vivent toutes les langues régionales, maintenant et à jamais!
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