Patrick Mahé, écrivain vannetais prolifique, ancien rédacteur en chef de Paris Match et membre de l’Institut Culturel de Bretagne (Skol Uhel ar Vro), publie un nouvel ouvrage intitulé "De Gaulle et la Bretagne" aux éditions Glénat. L’auteur, qui a publié plus de 60 livres, est aussi élu au Conseil municipal de Vannes et fondateur du festival du livre de la ville. Dans ce nouvel ouvrage, il mêle souvenirs éditoriaux, passion historique et souci du détail, à la manière d’un témoin attentif de la mémoire collective.
Ce beau livre illustré, nourri de nombreuses photographies issues des archives de Paris Match, explore les liens complexes et multiples entre le Général de Gaulle, sa famille et la Bretagne. Il retrace ses visites officielles, du pardon de Sainte-Anne-d’Auray à son dernier discours politique à Quimper en 1969, où il cite en breton des vers de son grand-oncle, barde breton :
« Va c’horf zo dalc’het, med daved hoc’h nij va spered,
Vel al labous, a denn askel, Nij da gaout e vreudeur a bell. »
(Mon corps est retenu mais mon esprit vole vers vous,
comme l’oiseau à tire d’aile vole vers ses frères qui sont au loin.)
Avec sa plume précise et passionnée, Patrick Mahé dresse un portrait à la fois visuel, politique et intime, enrichi d’anecdotes personnelles et de réflexions historiques.
Le livre revient aussi sur un épisode méconnu : la traduction de l’appel du 18 juin 1940 en breton, diffusée à la BBC le 22 juin 1940 par Charles-Marie Guillois, résistant breton et un temps chauffeur personnel du Général de Gaulle à Londres.
Plusieurs pages sont consacrées à ce personnage étonnant, qui tenta de sensibiliser de Gaulle aux questions bretonnes, notamment la langue bretonne. Ce personnage fait l'objet d'un article de quatre pages de Patrick dans Paris-Match de cette semaine (du 16 au 23 avril 2025).
Interrogé par ABP sur le référendum de 1969 concernant la régionalisation et le découpage administratif, Patrick Mahé évoque une hypothèse souvent rapportée mais encore à vérifier :
« C’est son Premier ministre de l’époque, Michel Debré, qui se serait opposé [à la réunification de la Bretagne], qui lui a dit : “Mon général, une Bretagne trop forte, c’est pas bon, il ne faut pas de Bretagne trop forte.” Apparemment, c’est là-dessus que ça se serait joué, mais évidemment il faudrait en avoir la preuve. »
Il poursuit :
« J’ai essayé d’en parler avec Jean-Louis Debré dans un salon du livre à Vannes. Il n’avait pas la réponse. Donc je le mets sur la table. Si des gens peuvent nous éclairer, nous apporter des éléments de réponse par l’Agence Bretagne Presse, ça serait bien. »